Presentation

OMPO / Institut européen pour la gestion des oiseaux sauvages et de leurs habitats, est une organisation internationale non gouvernementale à vocation scientifique dont les objectifs sont d'étudier et de contribuer à la connaissance des oiseaux paléarctiques migrateurs sur l'ensemble de leur aire de distribution en Eurasie-Afrique tout en s'assurant des possibilités de leur gestion et de leur exploitation durable.

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OMPO
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CADRE ET PROPOSITIONS D’ORIENTATIONS SCIENTIFIQUES Imprimer

 

 

OMPO, Institut européen pour la gestion des oiseaux sauvages et de leurs habitats qui a pour objet, le développement et la diffusion de la connaissance scientifique des oiseaux paléarctiques, œuvre résolument à la conservation et à la gestion durable de la biodiversité. D’autres structures ont des objectifs voisins : BirdLife à l’échelle mondiale (et ses déclinaisons), Wetlands International (oiseaux d’eau principalement). Le positionnement scientifique d’OMPO doit être clair et apporter une plus-value par rapport aux autres institutions.

 

            Au cours des dernières années, OMPO a su tisser des liens de confiance avec de nombreuses institutions scientifiques et organismes de conservation et de gestion de la nature, depuis la Russie jusqu’à l’Afrique de l’Ouest. Ces liens ont été un atout déterminant pour concevoir l’Institut OMPO comme une « structure distribuée » établie sur des antennes régionales telles que Vilnius, des laboratoires partenaires et des correspondants scientifiques.

 

Au sein des oiseaux sauvages, les espèces migratrices doivent être les premières bénéficiaires de l’investissement d’OMPO car c’est à l’échelle des voies de migration qu’il faut aborder la gestion de ces espèces. Par migratrice, il faut entendre une définition proche de celle adoptée par la CMS (Convention de Bonn) et l’AEWA, à savoir, toute population partagée par deux ou plusieurs Etats.

 

Parmi toutes les espèces impliquées dans les phénomènes migratoires, il est proposé de se focaliser sur deux catégories : les espèces menacées et les espèces chassables.

 

Ce choix est justifié par deux objectifs complémentaires : participer activement à la lutte contre l’érosion de la biodiversité et assurer le maintien d’une chasse durable, avec pour corollaire, la mobilisation de toutes les énergies pour la sauvegarde des milieux naturels.

 

Afin d’éviter le biais d’une trop grande spécificité dans l’approche, il importe également de développer une approche écosystémique c'est-à-dire l’étude et la conservation des territoires de manière à appréhender au mieux la gestion des milieux naturels et ou modifiés au-delà du prisme restreint d’une approche par espèce prioritaire.

 

Le fait est, qu’en dehors des zones humides, par nature bien caractérisées, il est difficile de mobiliser l’intérêt des acteurs sociaux pour la conservation des habitats sans le truchement d’espèces emblématiques. C’est le cas en zone rurale où l’intérêt des milieux agricoles pour la conservation d’espèces telles que les limicoles prairiaux, les alaudidés et les turdidés n’est pas mieux établi que celui des entités plus complexes telles que la mosaïque forêts-pâturages pour la pérennité de la bécasse des bois.

 

Si OMPO privilégie une approche internationale (régionale au sens anglo-saxon), il va de soit que cette approche n’a d’intérêt que si elle est prise en compte dans les stratégies de conservation des pays qui adoptent et adaptent lois et règlements, en accord avec les conventions internationales.

 

Outre le champ géographique (le paléarctique) et le champ spécifique (oiseaux menacés ou chassés), il convient de préciser les principes sur lesquels fonder les recommandations de gestion. Ces principes, issus directement de ceux qu’énoncent la Convention de Ramsar sur l’utilisation rationnelle des ressources des zones humides, l’AEWA sur la gestion durable des populations et la Convention sur la diversité biologique (CBD), respectent un juste partage des ressources. OMPO prône une gestion dynamique des ressources naturelles et, promeut une gestion adaptative, c'est-à-dire basée sur la compréhension des mécanismes qui régissent les populations. L’anticipation est la clé de voûte de cette gestion.

 

Pour ce faire, l’approche scientifique s’effectue à trois niveaux :

 

Ø Un niveau descriptif tout d’abord : quels effectifs, quelles tendances, où et quand, quels sont les milieux fréquentés sont quelques-unes des questions auxquelles il nous faut répondre. Les données dont on dispose révèlent de notoires insuffisances.  Cette approche nécessite d’une part, le développement de réseaux de suivi sur les voies de migration et les divers sites / zones clés de l’aire de répartition, d’autre part, des études plus fines sur les espèces (marquage, suivi satellitaire, télédétection,…) et leurs utilisations des habitats. Ces réseaux offrent un double avantage : outre la mobilisation d’un grand nombre d’observateurs favorisant, par la pratique d’une science éco-citoyenne, une appropriation et une diffusion du savoir, ils assurent un recueil de données calibrées facilitant les synthèses et leur utilisation en vue de la gestion.

Ø Un niveau de compréhension des mécanismes qui gouvernent la distribution des espèces, leur occupation de l’espace et leur dynamique, afin de mieux comprendre les facteurs clés qui régissent l’état de conservation d’une population. Ce niveau fait appel à des protocoles de recherche rigoureux et aux données des réseaux. A cet égard, les différentes pratiques de gestion constituent des expérimentations in natura dont les comparaisons débouchent sur des questionnements scientifiques.

Ø Un niveau de prédiction et de modélisation pour évaluer les effets de pratiques de gestion ou des effets de changements qu’ils soient locaux (changement d’occupation du territoire) ou globaux (espèces invasives ou changement climatique notamment).

 

Ces trois niveaux sont de complexité scientifique croissante mais bien souvent de coût décroissant. Le coût de la mobilisation et de la coordination des membres d’un réseau de suivi, ajouté au coût de recueil de données calibrées, excède généralement le coût de traitement statistique et d’exploitation de ces données.

 

La modélisation effectuée à partir d’études, par essence limitées, peut alors être confrontée directement aux observations de terrain et permettre une extrapolation bénéfique à la conservation des espèces et de leurs habitats, notamment dans le cadre de plans d’action européens.

 

L’Institut OMPO réalisera des études de terrain propres, encouragera les études qui participent à ses objectifs, développera des partenariats et établira des rapports de synthèse à partir d’analyses de données et d’études bibliographiques.